vendredi 14 mars 2008

LA LANGUE DES OISEAUX


VOIR VIDEO : chant d'oiseau

" Il m'arrive assez souvent d'avoir devant moi des personnes dont j'interprète des rêves où il y a des énigmes extrèmement simples. C'est si simple qu'on n'y pense pas et, quand on est amené à comprendre plus d'une fois parce que le rêve lui-même nous y oblige, on se dit :" Ah, je n'avais pas pensé à celle-là !".On n'était peut-être pas encore assez "abêti", comme disait Pascal en parlant des conditions de la foi. On ne devient pas (faussement) intelligent chez nous, on s'abêtit, au sens pascalien, pour que naisse cette science gaie, joyeuse, enfantine, qui est la science des pauvres en esprit.

Cette synchronicité, ces écoutes extérieures et intérieures, ces doubles lectures, nous les apprenons donc d'abord dans les rêves. Les rêves nous apprennent à décrypter la réalité_les rêves, c'est bien connu, prennent très souvent des matériaux de la vie diurne, mais c'est pour nous apprendre à les lire autrement_ Cette lecture renferme un élément très important, qui est le décryptage des mots suivant des lois qui ne sont pas des lois causales, mais des lois phonétiques, suivant le mode de formation des calembours. C'est ce qu'on appelle "la langue des oiseaux", et c'est cela , d'une façon précise, ce que les alchimistes appelaient " la gaie science". comme me le disait un rêve, c'est là qu'est le coeur du secret ( Coran teint, souriate XXIII, "gazouillis", p191.).
Pourquoi ?

Parce que cela fait exploser le langage, et notre raison avec, mais pas d'une façon destructrice, qui nous place dans le délire, mais d'une façon qui nous livre le suc des mots, qui nous livre un sens à la voie simple et profond, situé au-delà de la raison. Et c'est une synchronicité puisque la rencontre entre la forme du mot et le sens non causal qui se révèle dans sa lecture phonétique provient d'un hasard , mais d'un hasard signifiant. Par exemple "feu" signifie en français à la fois l'élément"feu" qui détruit les formes, et puis "disparu"("feu monsieur untel"), expression qui vient du passé du verbe être : "fut, autrefois : feu.".......

Etienne PERROT
extrait cahier 16, 1981

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