dimanche 10 février 2008

LE DOMAINE NUCLEAIRE


VOIR VIDEO : Mai 1968

"Q: Qu'est-ce qui vous a amené à parler du nucléaire ? Est-ce uniquement pour être à la mode ?
E.P._ A la mode, non; dans le vent , oui ! Depuis longtemps, je sais que Jung est le docteur de l'ère atomique. J'en ai déjà parlé. Il y a eu chez nous l'espèce d'explosion nucléaire de mai 1968. C'est après cela qu'ont commencé à fleurir les livres alchimiques de Jung, malgré les résistances nées, justement, d'une certaine "hiérarchie". Mai 1968 a été enterré, mais jusqu'à un certain point seulement, car la force qui s'était manifestée là a continué de couver, et très souvent nous voyons , chez des personnes qui viennent nous trouver, comment nous libérons la force apparue en 1968 et réprimée ensuite. Cette conscience totale qui avait voulu se faire jour alors est l'équivalent d'une énergie nucléaire maîtrisée, l'inconscient décrit par Jung étant l'équivalent intérieur du domaine nucléaire dans la matière extérieure.....

Et puis il y a eu les évènements l'Afghanistan, ce qu'on a pu lire dans la presse et les confidences que j'ai recueillies et qui ont provoqué ma stupeur. J'ai constaté alors que nous étions maintenant , en 1980, au coeur du péril nucléaire et que , par suite, on pouvait et l'on devait présenter le remède à la hauteur du péril : une libération à l'intérieur de l'individu, d'une énergie analogue qui peut-être de portée cosmique et qui est propre à désarmer l'angoisse d'où peut sortir l'explosion extérieure. Ici intervient à nouveau le jeu des équivalences et des équilibres entre l'inconscience collective et l'antidote apporté par une famille ethnique, aveugle, angoissée et prête à se précipiter dans sa perte pour en finir avec cette angoisse, par des êtres conscients veillant au sein de la cité. Et rappelez-vous que le nombre ne fait pas grand chose à l'affaire, comme en témoignent les apologues et les histoires rapportés dans toutes les littératures. je vous renvoie simplement au récit donné par la génèse de la discussion entre Abraham et l'Eternel pour tenter de sauver les villes maudites, sodome et Gomorrhe. S'il s'était trouvé seulement dix justes dans Sodome, la ville eût été épargnée. Mais on ne trouva pas les dix justes( Cf. Genèse, ch. XVIII). Ce n'est pas là une croyance, ce n'est pas de la théologie ou de la métaphysique, c'est le fruit d'une expérience millénaire qui fait partie du patrimoine de l'humanité, et que l'enseignement des songes ne cesse de nous confirmer...."

Etienne Perrot
extrait tiré du cahier 13, 1981

2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est formidable d'avoir grâce à toi accès à ces cahiers que je n'ai pu lire. Dans quelques temps je vais publier une poésie d'E. Perrot et je ferai référence à ton blog. Amitiès junguiennes.

CPatricia a dit…

C'est très gentil. Avec l' aspect rare qui les caractérise , ces cahiers gagnent en "précieux", en nectar, trésor; et cela fonctionne bien avec Etienne Perrot, sa manière de s'adresser à nous.