lundi 2 février 2009

VOYAGE


"L'entrée dans nos profondeurs et la découverte de nous-même est souvent représentée comme une aventure ou un voyage. Les rêves, comme les contes et les légendes, de même que les récits initiatiques et la littérature abondent en exemples de ce thème. Ce sera tantôt un voyage dans un autre monde, au-delà des mers ou dans une île, telle l'Odyssée ou les nombreux contes où le prince part à la recherche de la princesse, et tantôt ce sera le parcours d'un monde supérieur, spirituel : l'héroïne du conte visitera la lune, le soleil et les étoiles pour leur demander son chemin et comment retrouver le bien aimé perdu. Kubla Khan, ce poème que Coleridge reçut tout composé en rêve, est un bon exemple de création spontanée d'un "autre monde".
Le monde d'en-bas, celui des profondeurs instinctives et chthoniennes, sera également exploré, à la suite d'Orphée, tant il est vrai que , suivant l'adage alchimique : "ce qui est en haut est comme ce qui est en bas". C'est par exemple, la descente initiatique de Lucius qui , dans l'Ane d'or d'Apulée, y découvre le soleil infernal, ou encore celle du prince de conte de fées qui ramène du monde souterrain la fille du diable pour l'épouser. Certaines imaginations de William BLAKE sont, à cet égard, extrêmement suggestives. N'oublions pas non plus la descente d'Alice, à la suite d'Ebenezer Rabbit, au pays des merveilles, ni son passage au-delà du miroir des apparences quotidiennes."

Etienne PERROT
extrait cahier19, 1982

2 commentaires:

blogruz a dit…

Nous sommes encore en synchronie, pour ne pas dire Sainte-Chronicité, puisque j'ai publié ce même 2 février un message (daté du 30 janvier) où il est question du soleil noir (des affreux SS).
Je pensais très fort à l'âne en écrivant ce billet, mais il aurait été bien plus long si j'en avais parlé.
Quant au Chapelier Fou, c'est toute une histoire encore...

Anonyme a dit…

Quand on est "coincée" par la vie, heureusement il reste encore cette manière de voyager dont parle si bien notre Etienne Perrot. Amitiés sincères.