samedi 23 février 2008

CELUI QUI EST VIVANT



VOIR VIDEO : Rostropovitch, "Prélude" BACH


"Il est difficile, après un siècle et demi de critique biblique, de perdre de vue la faiblesse des documents historiques attestant la résurrection du Christ. Et pourtant les textes évangéliques nous atteignent jusqu'au plus profond de l'âme. Je défie un être doté d'une certaine sensibilité de lire sans être bouleversé, dans l'évangile de Jean, l'apparition du Christ réssuscité à Marie-Madeleine au jardin ou, dans saint Luc, l'histoire des pélerins d'Emmaus où Renan voyait un des plus beaux récits de l'humanité et qui a inspiré à Rembrandt un tableau célèbre, gloire de notre Louvre.

C'est que la passion et la résurrection ont un écho profond en nous. Ce sont des symboles, c'est à dire des réalités intérieures chargées d'émotion et de force transformante, qui font partie de l'héritage de chacun et qui n'attendent que l'occasion pour s'éveiller et excercer sur nos vies leur influence bienfaisante.

Il sera permis à quelqu'un qui explore depuis plus de qurante ans ce domaine et qui vérifie aujourd'hui la fécondité de poser en termes nouveaux le problème de résurrection. L'apôtre Paul s'écriait:" Si le Christ n'est pas ressuscité, notre prédication est vaine." Pour ma part, je dirai, assuré de me faire en cela porte-parole de beaucoup:"Que le Christ soit ressuscité physiquement et la manière dont cela a pu se passer, cela m'importe peu. L'essentiel est de ressusciter moi-même."

Nous sommes à l'heure où les techniques parviennent à leur point extrême de développement et mettent en danger la survie de l'humanité et l'existence de notre terre. On voit en contrepartie se développer une puissante aspiration à la vie intérieure, à la libération, comme l'atteste, entre autres choses, l'essor des philosophies orientales, fondées sur l'essence divine de lêtre humain et les moyens de la faire éclore.

La figure du Christ ressuscité et son rayonnement nous fascinent. Sans doute les églises nous déclarent qu'en croyant en lui-et en elles- nous serons rachetés, libérés, et nous aurons part à son immortalité. Mais leur langage a de moins en moins d'écho et le spectacle qu'elles offrent au-delà de leurs paroles, rappelle les phases cruelles de Nietzsche :"Il faudrait qu'ils me chantent des chants meilleurs pour me faire croire à leur sauveur. Il faudrait que les disciples aient l'air plus sauvé."

Le paradoxe est le suivant: l'aspiration à la libération et à la résurrection s'intensifie et , en même temps , les institutions qui s'en réclament tombent en poussière.
Nous sommes ainsi conduits à plonger dans l'âme humaine et à nous mettre à l'écoute des voix qui nous la révèlent. ces voix, ce sont avant tout celles du rêve. Carl gustav Jung, menant à son terme l'aventure de Freud, a vérifié qu'il y a dans le rêve une pédagogie qui tend à restaurer dans toute sa plénitude le mystère sacré de l'homme. C'est lui qui déclarait à l'un de ses derniers visiteurs:" Je crois que je suis venu rappeler aux chrétiens ce que sont le rédempteur et la résurrection. Personne n'a plus l'air de le savoir, mais cela apparait dans les rêves."

Ce que nous voyons, après lui, chez des êtres de plus en plus nombreux, c'est qu'il n'y a pas , d'un côté, le monde de la nature et de l'autre le surnaturel. Il y a une vie de l'âme qui est sacrée et qui demande à se faire jour.

Ce qu'on appelle inconscient, c'est cette vie profonde, qui nous libère de nos contradictions et de nos limites, et que l'on peut appeler divine.

On nous appris que Dieu_ ou le Christ était la vie. Nous vérifions , quand à nous que la vie est Dieu. Et cela nous est confirmé par l'enseignement des rêves. Il nous apprend qu'en nous mettant à cette école, nous devenons les canaux d'un courant d'énergie, de conscience et d'amour qui vient de plus loin que nous et survivra à notre individuation limitée. Si nous l'épousons, nous sommes dès maintenant dans la résurrection et l'immortalité. Nous n'avons pas à chercher parmi les morts celui qui est vivant _en nous."

Etienne Perrot
extrait du cahier 22, 1983

4 commentaires:

Anonyme a dit…

J'aime cette manière de Perrot de proposer des paradoxes style la vie est Dieu, Dieu est la vie. J'ai beaucoup de mal pour poster les commentaires avec le compte google. Deux ont disparu. Ce n'est pas grave ils devaient être mauvais ! J'ai mis en note une poésie alchimique de Perrot en pensant à ce blog où se fait un travail formidable. Amitiés. Ariaga.

CPatricia a dit…

C'est étrange en effet ... les opérations non abouties avec Google, mais des tas de bizarreies arrivent de temps en temps sur l'espace internet qui nous paraît si abouti techniquement.
Ce n'est qu'un outil et pour ma part j'en profite pour faire avec ce qui me plait , entre autre ce blog que j'aime beaucoup nourir.
J'aime aussi les paradoxes qui perturbent un instant notre fonction pensée.
Amitiès
Cpatricia

Anonyme a dit…

bonjour
merci de votre commentaire , ma terre natale jouxte la votre par le sud et l'est , étant né à Pau d'origine basquaise , quand à Bernard Manciet il est mon poète de référence , avec quelques autres soit ; mais en bonne place
amitiés
et bravo pour votre blog que je connaissais déja via Ariaga

CPatricia a dit…

Diu vivan !!! :-)

Las pèires:
Digun se pot pas dider meste de las peiras
Sonque Diu e s'am sautat a calhocs a virvocs
Arreguisnat e combat dat de cims a vau
Diu tanben que gitava pèiras
Com d'auts cops a las aigas de Merom
Com d'auts cops qu'a arreguisnat.

De noste amic: Bernard Manciet( Roncesvals)

Adichats !